Histoire

Les origines

L’origine de Montréal se perd dans la nuit des temps. Des pierres taillées ou polies permettent de supposer que les environs de la colline ont été habitées par de très lointains ancêtres il y a quelques centaines de milliers d’années.

Alors que l’homme préhistorique chasseur-cueilleur tend à se sédentariser, l’éperon rocheux sur lequel est perché Montréal présente des particularités très avantageuses : un site fortifiable à proximité de points d’eau, un territoire facile à chasser et des terres de coteaux aisées à travailler.

Plus tard, à l’époque gallo-romaine puis durant le haut Moyen-Age, il semble que les populations locales s’organisent en foyers dispersés autour de ce point haut. On a repéré aux alentours du village, à dater du règne de Charlemagne, onze « mottes castrales », levée de terre provenant d’un fossé circulaire entourée d’une palissade protectrice. Leur nombre et leur emplacement se calque sur les paroisses rurales et les décimaires, l’Eglise étant la seule organisation fortement structurée au Xème siècle.

La période troublée

C’est à l’époque féodale qu’apparaît la nécessité d’un regroupement au sein d’un refuge fortifié, conduisant à la création d’un ensemble urbain plus important sur la colline. Le château, aujourd’hui disparu, l’église primitive peut-être, et la ceinture de remparts, dont subsistent quelques traces, datent probablement des XIe et XIIe siècles. Montréal va ensuite connaître les tragiques évènements de l’hérésie cathare qui ensanglantent la région au cours du XIIIe siècle. Le village se trouve au cœur des combats tant la place forte est emblématique :

Montréal où Dominique
Combien d’heures sans répit
Discute avec l’hérétique
   (Jean Lebrau)

Soumise plus par l’épée que par la négociation, il se voit cependant conférer le titre de châtellenie royale, ce qui lui vaut une relative prospérité jusqu’au milieu du XIVe siècle.

En 1355, Montréal est brûlé et rasé par le Prince Noir, fils du roi d’Angleterre Edouard III. Cette période dramatique dure jusqu’au XVème siècle où, enfin, la population se remet lentement de l’effroyable tribut payé aux successives épidémies, famines et rapines.

Hélas, cette accalmie est bientôt compromise par les guerres de religion. Le village, dont la position politique est fluctuante, connaît de fréquents retournements de situation, avec, à chaque fois, leur cortège de destructions : mises à sac systématiques, collégiale défigurée, archives brûlées, remparts démantelés, ce qui explique qu’il ne subsiste qu’une seule maison du village antérieure au XVIIe siècle. Nous conservons heureusement, « comme un témoignage presque intact de la splendeur artistique, intellectuelle et religieuse du passé, l’église collégiale du XIVe siècle » (Emile Bocquillod)

Les temps Modernes

L’histoire récente de Montréal épouse celle, plus générale, du Languedoc. Faite, sous le pouvoir royal, de relative prospérité, en particulier à la fin du XVIIIe siècle et au siècle suivant. L’agriculture, l’industrie textile (ressource présentement tarie, mais qui, il y a seulement une trentaine d’année, assurait du travail à une main d’œuvre locale), donnent alors au village la notoriété d’un centre rural rayonnant sur une aire économique étendue.

Aujourd’hui, entre Cers et Marin, vents antagonistes qui toujours l’écartèlent, mais qui savent « chasser les miasmes », n’ignorant rien de son passé tumultueux, Montréal, peu porté à se replier sur lui même, vit des temps apaisés. On s’y installe en provenance d’ailleurs, de Carcassonne, de Franceou d’Angleterre, pour envisager fermement l’avenir sans oublier de goûter le fil du temps.

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